Eric RAOULT dans "Le Monde"
Pour les députés UMP, l'heure est au "combat"
LE MONDE | 21 mars 2006 |
e petit-déjeuner de la majorité, mardi 21 mars, a été consacré à l'organisation de la contre-offensive après les mobilisations anti CPE. Sans que le cas du syndicaliste de SUD-PTT grièvement blessé à l'issue de la manifestation parisienne soit évoqué. "Nous n'avons pas à avoir le CPE honteux", assure Eric Raoult, député (UMP) de Seine-Saint-Denis, convaincu, comme bon nombre de ses collègues, que "nous ne sommes plus dans une logique d'explication mais de confrontation".
Le président du groupe de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a donné le ton : "Il ne saurait être question de ne pas appliquer le CPE", affirmait le député de Haute-Savoie, lundi, dans Les Echos. Avant la réunion du groupe UMP prévue mardi midi, il a adressé une lettre à chacun de ses membres les enjoignant de se mobiliser "dans ce combat politique".
Depuis la fin de semaine, les téléphones n'ont cessé de sonner, afin de prendre la température chez les parlementaires. La réunion à Matignon, dans la soirée, de l'ensemble des députés et des sénateurs de l'UMP en constitue le point d'orgue. Il s'agira d'afficher en même temps l'unité et la détermination du gouvernement et de sa majorité. "Villepinistes et sarkozystes sont d'accord, admet M. Raoult, rangé chez ces derniers, on ne pourra l'emporter en 2007 si on ne gagne pas en 2006. Nous sommes encordés : si le premier de cordée décroche, tout le monde dévisse." Richard Mallié traduit cet état d'esprit : "Nos électeurs ne nous pardonneraient pas d'avoir lâché", estime le député des Bouches-du-Rhône.
"Les députés de l'UMP sont convaincus qu'il faut tenir, confirme M. Accoyer. La rue ne peut pas aller contre la loi, on ne peut pas vivre au rythme des manifestations." Pas question, par conséquent, de flancher : "Si nous cédons, la déferlante s'engouffre", prévient un président de commission.